Un anniversaire, celui de Pascale.

Tu faisais partie de l’entité qu’on appelait « les petites » et quand vous étiez encore bébé, je m’étais donné la responsabilité de vous faire bénéficier de mes connaissances en hygiène. On avait désormais une vraie salle de bain et j’estimais qu’il fallait vous donner un bain chaque jour. Maman trouvait ça un peu excessif, mais bon. Je me souviens de la fois où nous sommes parties toutes les quatre en train voir Papa à l’hôpital à Paris. Quelle expédition! Même si je me rappelle bien m’être occupée de toi, je ne t’ai pas vue grandir. Quand je n’étais pas interne au lycée, j’étais au pair en Angleterre ou en Allemagne. C’est quand je me suis installée à Paris que je vous ai vues plus souvent. C’était toujours la fête quand vous veniez, on allait au cinéma et on mangeait de la pizza. Rue de la Pompe, vous dormiez toutes les deux dans mon petit lit à une place et je couchais par terre. Vous avez continué de venir quand Djilali est entré dans ma vie et lui aussi jouait au grand frère. Puis, je t’ai plus ou moins perdue de vue quand tu as quitté Candé. Tu ne communiquais guère. Je suis allée te voir à Banyuls avec Jean-Marie. Quand tu es venue à Paris rester avec nous, je n’ai pas compris ce que tu vivais et c’est seulement dernièrement que j’ai su. Pourtant, je t’ai toujours sentie proche de moi. Tu es venue me voir en Algérie et au Canada. Je sens bien cette connexion particulière que nous avons, même si tu n’exprimes que peu tes émotions. Quand nous nous sommes retrouvées à Divonne avec Minelle, j’ai vraiment trouvé ça formidable. Une belle amitié entre trois sœurs. D’ailleurs, ce serait génial qu’on organise ce genre de retrouvailles entre les quatre sœurs, ici à Ottawa. Pour la Claire, j’assumerais la responsabilité de veiller à ce qu’Idriss et Perle profitent de leur séjour. Ce serait l’occasion de rire ensemble, d’échanger, de tout simplement respirer le même air.

 

Te voilà entrée dans ta deuxième moitié de siècle. Libère-toi de toutes ces dates qui t’encombrent l’esprit et le cœur. Je suis sûre que personne ne t’en voudra. Quant à tout ce que tu thésaurises (sans doute inutilement), donne, ça peut servir à d’autres. Ça ne veut pas dire que tu fais table rase de ton passé, ça te permet de cheminer légère. Tu n’a plus besoin de faire tes preuves, que ce soit au niveau de ton intelligence ou de ton savoir. Regarde-toi dans un miroir, vois comme tu es belle. Et surtout souris. Ce monde-là ne t’a pas toujours gâtée, continue de le faire bénéficier de ton soleil.

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2 réponses à Un anniversaire, celui de Pascale.

  1. Minelle dit :

    Je me rends compte que nous sommes toutes les 4 (les 4 filles de la famille) un genre d’OVNI : Objets Vivants non identifiés… Une originalité qui frise la marginalité, tant nous développons des modes de vie qui sortent des chemins battus ou n’entrent pas très bien dans les moules de la société. Non conformistes sans doute mais aussi riches d’amour et d’affection à dispenser. C’est notre cadeau pour ton anniversaire : de l’amour rien que pour toi, et cette communication indirecte qui nous unit au-delà des mots dans une compréhension mutuelle. Ce matin, les oiseaux chantent dans mon jardin : ils te font fête et j’ajoute ma voix à la leur. Bon anniversaire !

  2. annepascale dit :

    Ben là, je suis sur le cul !!! Oui, c’est un bien beau cadeau que vous m’avez fait, les frangines. Des souvenirs, des images, des oiseaux, des signes pleins d’affection et d’amour. Ca m’a fait chaud au coeur.
    Claire m’a envoyé un message sur mon téléphone. Je suis très contente de tout ça.
    J’ai bien l’impression d’exister pour d’autres. Enfin. Comme ça fait du bien.
    François et Pierre m’ont aussi fait signe. Vraiment, j’ai été vernie, cette année. Je suis en vacances, là, pour une semaine. Ca commence fort !!! un grand merci à vous deux. Quelle belle idée ouais ce coin, pour se dire et s’écrire. A très bientôt par voix cette fois !

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